L’impact des réseaux sociaux sur la crise tunisienne

07/02/2013 14:43

Vrais symboles de la modernité, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) prennent aujourd’hui une place considérable dans nos vies. Nous vivons dans une société qui succède à la société industrielle: la société de l’information. Cet article tentera de montrer le rôle qu’ont eu les nouvelles TIC (plus particulièrement internet) dans la crise tunisienne.

        WIKILEAKS, FACEBOOK ET TWITTER COMME ÉLÉMENTS PROPAGATEURS ET ORGANISATEURS

Sur son site, Wikileaks se décrit comme « une organisation médiatique à but non-lucratif, qui essaye d’apporter au public des fuites d’information censurée, dans le but de protéger la liberté d’expression». Ici, la question n’est pas de savoir si Wikileaks défend la transparence planétaire, la démocratie, la liberté d’expression ou encore si l’information révélée est juste ou non; la question est de savoir comment ce site a réussi à déclencher la révolution tunisienne en dévoilant des documents secrets. Encore une fois, on s’aperçoit que les NTIC jouent un rôle crucial puisque c’est grâce à elles que les informations ont été subtilisées et diffusées.

        De quelles informations s’agit-il?

Wikileaks a rendu public des câbles de diplomates américains, et notamment celui de Robert F. Godec («Corruption in Tunisia»), ancien ambassadeur à Tunis. Dans ce document, ce dernier explique que la corruption ne fait qu’empirer en Tunisie et que la famille du président obtient tout ce qu’elle veut: « Que ce soit des liquidités, des services, de terres, des biens, ou oui, même votre yacht, la famille du président Ben Ali est réputée pour le convoiter et obtenir ce qu’elle souhaite[1]». Robert F. Godec dénonce aussi les actions de madame Ben Ali et de sa famille, les Trabelsis. En effet, Leila Ben Ali serait impliquée dans de nombreuses affaires d’abus de pouvoir et notamment celle de « Carthage International School ». Lors de l’été 2007, elle se serait attribuée un lot de terrain très convoité à Carthage et y aurait construit une école privée en bénéficiant d’une aide financière du gouvernement de 1,8 millions de dinars. Quelques semaines après la construction, l’école était vendue à un groupe d’investisseurs belges pour une somme énorme, somme qui finit sur le compte de la première dame. On peut alors très bien imaginer la réaction des Tunisiens, qui avaient du mal à survivre financièrement à cause d’une inflation en hausse et d’un chômage élevé, quand ils ont lu de telles informations.

Il n’est pas anodin de préciser que la révolution tunisienne a eu lieu quelques semaines après la parution de ces câbles de diplomates américains, qui avaient écrit noir sur blanc ce qu’ils pensaient vraiment du régime Ben Ali.

L’information la plus importante révélée par Wikileaks est sans aucun doute que les Américains soutiendraient l’armée tunisienne en cas de retournement contre le gouvernement. Cela a donné une grande confiance aux Tunisiens qui se sentaient alors « protégés » et donc près à déclencher une révolution. Cette information n’a pas déclenché la révolution tunisienne mais elle est venue s’ajouter à la rage du peuple tunisien envers son gouvernement.

        Le rôle de Facebook et Twitter

Il est indéniable que les réseaux sociaux ont joué un grand rôle dans l’organisation et la propagation des informations lors de la crise tunisienne. Ils étaient les premiers outils utilisés par les Tunisiens pour se donner rendez-vous, pour discuter et pour partager des vidéos. Ils ont même aidé à sauver des vies.

        La propagation et l’organisation grâce aux réseaux sociaux

Le premier acteur majeur de cette propagation d’informations est le réseau Facebook. Amira Yahyaoui, cyberactiviste tunisienne, explique que Facebook a été utilisé par de nombreux Tunisiens pour poster des vidéos en ligne. Ces vidéos, parfois terribles (scènes de tuerie), ont changé la peur de la population en rage contre le régime de Ben Ali. Facebook a permis au mouvement révolutionnaire de se propager très vite, puisque les vidéos prises lors de manifestations étaient postées le jour-même. Preuve de son efficacité, ce réseau social est devenu, lors de la crise, le site le plus populaire de Tunisie, devant Google (selon le service de mesure d’audience Alexa).

En 2010, 14% des Tunisiens étaient sur Facebook, ce qui est 4 fois supérieur à l’Égypte par exemple. Ce pourcentage est révélateur de l’importance de ce réseau lors de la crise. Les Tunisiens voulaient se tenir au courant des rassemblements et partager de l’information, et voyaient Facebook comme le meilleur moyen de le faire.

Sans leader politique ou chef de file, ils ont réussi à partager toutes sortes d’informations à propos de rassemblements, tout en évitant la censure, comme en témoigne Pierre Haski, journaliste spécialiste de l’étranger à rue89: « en Tunisie, les sites des médias sont mauvais ou sous-développés. C’est Facebook qui sert de plate-forme d’informations : il y a un véritable échange d’infos non filtrées ». En effet, Facebook est bien plus pratique et rapide que des moyens de transmission d’information traditionnels. En quelques clics, il est possible de créer une page avec des photos et des vidéos et d’y inviter des milliers de personnes. Facebook permet une organisation minutieuse (date, heure, itinéraire, nombre de personnes présentes), et en plus, chacun peut être tenu au courant depuis sa chaise devant son ordinateur, comme en témoigne Maher, jeune organisateur des protestations à Sidi Bouzid: « Pour nous organiser, c’est Facebook, les e-mails et SMS. Nous échangeons de l’information sur les manifestations, la violence de la police. Par exemple, lorsque nous avons vu les images de la violence dans d’autres villes, nous sommes directement allés manifester devant le commissariat local. Voilà comment les manifestations se propagent comme du feu. La révolution se fait dans la rue, mais ces outils nous ont permis de réagir et mobiliser rapidement des centaines, voire milliers de jeunes ». L’atout majeur de Facebook est que, en quelques minutes, un « tourbillon » d’informations peut être créé: il suffit qu’un « ami » poste une vidéo pour que ses amis et les amis de ses amis puissent y avoir accès. Pour Taoufik Ben Brik, journaliste d’opposition en Tunisie, Facebook et autres réseaux sociaux ont permis la propagation du mouvement révolutionnaire: « Partager! Tel était l’objectif de tous ceux qui, dans les manifestations, prenaient des photos ou filmaient les scènes d’émeute. Des scènes parfois violentes qui ont circulé sur le web (et notamment sur Facebook) et ont permis à l’opinion publique de prendre conscience de l’ampleur du mouvement. Sans internet, les émeutes de la petite ville de Sidi Bouzid se seraient-elles répandues comme une trainée de poudre dans tout le pays ? Les images auraient-elles circulé à travers le monde ? La réponse est clairement non ».Comme l’explique ce journaliste, internet, et plus précisément les réseaux sociaux, ont permis à l’information de se propager à travers le pays et partout dans le monde à grande vitesse, malgré la « cyber-surveillance » du gouvernement. L’information est devenue incontrôlable et donc, la censure aussi. Cette censure, très présente dans les médias nationaux, avait forcé ces derniers à montrer l’immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi comme un acte criminel. Cette histoire serait passée inaperçue dans le reste du monde (comme en 2005 lorsqu’un tunisien s’était immolé devant le palais présidentiel) si les Tunisiens n’avaient pas posté sur Facebook autant de photos, vidéos et témoignages sur la violence policière. Encore un exemple majeur de l’importance de ce réseau social dans la propagation d’informations dans le pays et même en dehors.

Le réseau social Twitter a lui aussi beaucoup aidé les Tunisiens dans leur organisation et dans la propagation d’information: après le 27 décembre 2010, la Tunisie connaissait des pics allant jusqu’à 28 000 tweets par heure! Des messages tels que «Aujourd’hui, à 11h, place Mohammed Ali, à Tunis. Ensemble pour Sidi Bouzid », « J’ai besoin d’un binôme. Qui d’autre y va? », « À partir de maintenant et jusqu’à la fin de la manif, je serai joignable au +216 555…1».

Une partie de ces tweets avait aussi pour but de s’organiser contre la milice du régime Ben Ali, comme le montre l’histoire d’un jeune tunisien, Skander Ben Hamda. Dans la nuit du samedi au dimanche 16 janvier, des hommes armés (la milice de Ben Ali) se sont introduits dans son jardin et lui ont tiré dessus. « J’ai fait le tour pour monter et appeler l’armée, mais ils étaient injoignables… J’ai alors lancé un tweet désespéré en donnant mon adresse. Cinq minutes plus tard, l’armée, la police et d’autres personnes ont débarqué chez moi pour arrêter ces gens ».

Cet exemple caractérise très bien l’ampleur qu’ont pris les réseaux sociaux pendant la révolution tunisienne. Skander Ben Hamda, voyant que ni l’armée ni la police ne répondaient au téléphone, a décidé d’utiliser Twitter pour lancer un message d’alerte. Grâce à ce réseau social, l’information a été envoyée et traitée plus rapidement que par un outil de communication traditionnel comme le téléphone.

Dans cette « guerre de l’information », il semblerait que les réseaux sociaux aient pris de vitesse le gouvernement tunisien, qui n’a pu contrôler ce flux incessant d’informations. Les réseaux sociaux ont été des éléments qui ont précipité, amplifié la révolution tunisienne. Toutes ces informations diffusées en temps réel ont permis d’accélérer le mouvement de contestation. Sans cette rapidité, la révolution tunisienne aurait pris bien plus de temps à se propager dans le pays.

Les réseaux sociaux ont surpris le gouvernement tunisien, trop habitué à contrôler les médias traditionnels.

        Les réseaux sociaux comme caisses de résonance dans le monde

Les réseaux sociaux, jusqu’à maintenant évoqués comme outils d’organisation pour les Tunisiens, ont aussi servi à relater la révolution tunisienne partout dans le monde. Dans un pays contrôlé par la censure, ils ont permis au monde entier de lire des témoignages, de visionner des vidéos et de comprendre la révolution tunisienne, comme l’explique Pierre Haski: « C’est un fil d’infos avec des renvois vers des contenus photos ou vidéos. Si tout cela n’était pas canalisé par Twitter, il n’y aurait pas la possibilité de suivre les événements de façon aussi pointue ».

Pendant la période révolutionnaire, il était très difficile pour des journalistes étrangers de pénétrer en Tunisie et d’y faire des reportages. Les réseaux sociaux étaient donc des outils très utilisés pour contourner la censure imposée par le gouvernement tunisien. Les médias étrangers (notamment Al Jazeera, Le Monde, The Guardian) qui n’avaient pas de correspondants en Tunisie utilisaient abondamment les vidéos postées sur Facebook et les informations venant de Twitter pour informer l’opinion publique de la situation. Ce qui a fait la force des réseaux sociaux est le fait que l’information était diffusée en direct, avec des liens vers des photos, des vidéos et des témoignages. Il n’était pas nécessaire pour les médias étrangers d’avoir des correspondants ou des cameramen sur place, les faits étaient relatés en direct par les Tunisiens. Chacun se transformait en journaliste en donnant des informations. Ce fut le cas de Ben Mhenni Lina, professeure et activiste tunisienne, qui twittait le 15 janvier: « Des tirs de feu à l’avenue Habib Bourguiba! ».

L’émergence des ces réseaux sociaux, gratuits, rapides et efficaces, remet aujourd’hui en cause l’utilisation des médias traditionnels qui, pendant la crise tunisienne, avaient l’air dépassés par les événements et incapables de relater les faits en temps réel.

        LES LIMITES D’INFLUENCE DES RÉSEAUX SOCIAUX

Le premier argument que l’on peut avancer pour nuancer l’effet des réseaux sociaux dans la crise tunisienne est qu’une grande partie de la population de Sidi Bouzid et Kasserine -villes où ont démarré les manifestations- qui s’est soulevée contre le régime de Ben Ali était une population pauvre et exclue du développement du pays. En effet, le « sous-prolétariat » tunisien était depuis très longtemps négligé par la classe dirigeante du pays, qui était obsédée par le pouvoir et le profit. Les premières personnes à s’être révoltées contre le régime Ben Ali étaient des personnes en situation précaire (rémunération faible ou au chômage), qui s’identifiaient à Mohamed Bouazizi. Ce sont les milieux populaires (sud de la Tunisie) qui se sont d’abord révoltés, ils ont créé une révolution de la rue, une révolution des pauvres. Les cafés se sont transformés en forums de discussion politique. Les premières formes d’organisation de la révolte tunisienne se sont déroulées dans la rue, car les gens qui y participaient n’avaient pas (ou très peu) accès à un ordinateur ou internet.

Les régions de Kasserine et Sidi Bouzid sont parmi les plus défavorisées de toute la Tunisie en ce qui concerne l’accès aux services de base. Si l’accès à ces services est aussi restreint, il est alors indéniable que la plupart de cette population n’a pas accès à internet. Ceci est le résultat d’un phénomène appelé « la fracture numérique ». En effet, certaines régions de la Tunisie (notamment Kasserine et Sidi Bouzid) ne profitent pas pleinement des capacités des nouvelles TIC, et ce à cause de plusieurs choses: l’insuffisance des infrastructures, le coût élevé des « hardware » et de la connexion internet et enfin l’absence de formation à l’utilisation d’un ordinateur.

On peut donc en conclure qu’internet, et plus particulièrement les réseaux sociaux, n’ont pas joué un grand rôle dans le déclenchement de la révolution tunisienne.

Des réseaux tels que Twitter ou Facebook ont commencé à jouer un rôle important lorsque le mouvement révolutionnaire a gagné des milieux plus favorisés.

        UNE RÉVOLUTION PAR LES TUNISIENS AVANT TOUT

Dans cette guerre contre le régime tunisien, les réseaux sociaux ont certes joué un rôle important, mais il ne faut surtout pas oublier le dévouement du peuple tunisien et de tous ceux qui sont morts lors d’affrontements avec la police. Il n’y a donc pas eu de révolution 100% web en Tunisie.

Pour comprendre ce qu’il s’est passé en Tunisie, il est important d’analyser le contexte politico-social qui a amené cette révolution. Tout commence le 17 décembre 2011, lorsque le jeune Mohamed Bouazizi, vendeur de fruits et légumes, s’immole par le feu après avoir vu sa marchandise lui être confisquée. À la suite de cet acte de désespoir, des manifestations s’étendent sur tout le pays. Les Tunisiens manifestent contre le chômage, la surexploitation, la censure, des salaires de misère et un manque crucial de démocratie dans le pays. Les jeunes manifestent contre « un système éducatif qui les a hissés vers le haut sans pour autant leur offrir des débouchés à la hauteur de leur espérances et de leurs capacités[2]». On peut donc s’apercevoir que la situation en Tunisie était déjà bouillante avant l’utilisation massive des réseaux sociaux. La révolution tunisienne n’est donc pas une « création » d’internet ou des réseaux sociaux, elle est le résultat d’un pouvoir qui a négligé son peuple pendant des décennies.

Ensuite, il est important de mentionner que les Tunisiens étaient des centaines de milliers à manifester dans les rues pendant la révolution. Plus de 100 000 à Tunis et à Sfax, 3000 à Sidi Bouzid. Beaucoup de ces manifestations se sont transformées en affrontements avec la police, et on ne dénombre pas moins de 78 morts et plus de 100 blessés sur l’ensemble du pays. Il est donc impossible d’associer ce mouvement contestataire au terme « révolution 2.0 ». Les Tunisiens n’ont pas fait la révolution sur internet, ils se sont déplacés pour manifester et se faire entendre.

        PROPAGATION DANS LE RESTE DU MONDE ARABE

Après avoir étudié l’impact des réseaux sociaux en Tunisie, on peut se poser la question de savoir s’ils ont aidé à propager ce mouvement révolutionnaire dans d’autres pays arabes, car des mouvements de contestation similaires sont apparus en Égypte, en Libye, en Algérie et dans d’autres pays.

En Égypte, le nombre d’utilisateurs de Facebook a augmenté de plus d’un million pendant la révolution, ce qui a conforté sa place de numéro un en Afrique. Les Égyptiens étaient très attentifs à ce qu’il se passait en Tunisie pendant la période révolutionnaire et restaient informés grâce aux réseaux sociaux, comme en témoigne Slim Amamou, secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports tunisien: « Les Égyptiens ont activement soutenu la révolution en Tunisie, côte à côte avec les Tunisiens : ils ont lancé des attaques de déni de service (DDos), manifesté en faveur de Sidi Bouzid, partagé les informations, fourni une assistance technique ». Aussi, le groupe Facebook égyptien nommé « 25 janvier: la révolution de la liberté », qui compte plus de 400 000 adeptes, publiait sur son site en janvier « Cher peuple tunisien, le soleil de la révolution ne va pas s’éclipser ». Les réseaux sociaux ont permis une circulation très fluide de l’information entre Tunisiens et Egyptiens. Ces derniers ont donc profité d’un vent révolutionnaire venant de Tunisie pour, eux aussi, renverser leur gouvernement. La révolution égyptienne est un copier-coller de la révolution tunisienne, avec le même usage des réseaux sociaux et la même colère contre le régime en place.

En Algérie par contre, l’exemple tunisien n’a pas pu être reproduit. Pourtant, comme son voisin, le peuple algérien s’est soulevé contre son gouvernement pour protester contre la hausse des prix des produits alimentaires de base, le chômage et le manque de logements. Le 16 et 17 janvier, trois hommes s’immolent par le feu. Les Algériens utilisaient largement les réseaux sociaux pour connaître la situation en Égypte et en Tunisie, et aussi pour s’organiser eux-mêmes.

La situation paraissait similaire à celle de la Tunisie, mais cette fois-ci, le gouvernement n’a pas faibli, preuve que les réseaux sociaux ne font pas tomber un régime à eux seuls.

        VERS UNE DÉMOCRATIE 2.0?

Pour conclure cette étude, il est important de voir internet et les réseaux sociaux comme un outil et non pas l’acteur majeur de la révolution tunisienne. Un outil de propagation, d’organisation et de partage d’informations. Grâce à cette technologie, les Tunisiens ont pu s’exprimer librement et contourner la censure qui leur était imposée dans les médias traditionnels. L’information s’est démultipliée et s’est propagée à très grande vitesse, et le gouvernement tunisien a été incapable de contrôler cela. Aussi, les réseaux sociaux ont permis aux Tunisiens de s’organiser, de se donner rendez-vous pour manifester. Facebook a été notamment très utilisé pour organiser des manifestations. Les vidéos, tweets et témoignages postés en ligne ont permis d’amplifier le mouvement révolutionnaire à l’intérieur mais aussi dans le reste du monde, puisque de nombreux médias étrangers ont utilisé l’information disponible en ligne pour informer la population mondiale.

Malgré tout cela, internet et les réseaux sociaux n’ont pas abattu le régime de Ben Ali à eux seuls. Il est important de rappeler que ce mouvement révolutionnaire a commencé dans une des régions les plus pauvres de la Tunisie et que donc les réseaux sociaux n’ont pas été un acteur majeur à ce moment-là. La mobilisation des Tunisiens, même les plus pauvres, a été un élément crucial dans la chute du dictateur.

Les acquis de la révolution tunisienne permettront-ils d’implanter une démocratie 2.0 dans le pays? C’est en tout cas ce que pense la nouvelle startup « Open Tunisa », qui œuvre pour la promotion de « l’open source governance », c’est-à-dire « l’application de la philosophie de l’open source aux principes démocratiques afin de permettre à tout citoyen intéressé à ajouter à la création de la politique1». Les nouvelles technologies de l’information et de la communication seraient alors exploitées dans le but d’introduire une véritable transparence sur le plan politique. Voilà une utilisation révolutionnaire des NTIC qui aurait un impact considérable sur le reste du monde si elle venait à fonctionner.

                                                                                                

[1] Wikileaks, Corruption in Tunisia: What’s yours is mine.

[2] EPELBOIN, Fabrice "Ceci n'est ni un Wikileaks révolution ni une twitter révolution". (Janvier 2011)

Commentaires

Demande de collaboration

Amira 05/12/2016
Bonjour je suis étudiante en première économique et sociale et dans le cadre des travaux pratiques encadrés, je réalise un grand exposé sur le rôle des réseaux sociaux durant la révolution tunisienne.Est-il possible de vous posez quelques questions afin d'éclaircir certains points ?Merci.

pringtemps arabe

sanchezpedrozeppelin 04/11/2015
vaya puta mierda hijos de puta me cago en vuestros muertos desgraciaos
OS QUIERO

Re: pringtemps arabe

AlvaroSanchis 18/11/2015
Que guapo eres jodio

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